Publié dans Economie

Finance inclusive - Les obstacles à l’inclusion financière demeurent

Publié le dimanche, 22 décembre 2024

Optimiste, le lancement officiel de la Stratégie nationale d'inclusion financière (SNIM) pour la période 2024-2028 a été effectué en fin de semaine dernière. Ce plan, orchestré par le ministère de l'Economie et des Finances à travers la Coordination nationale de la finance inclusive (CNFI), se présente comme un tournant stratégique pour améliorer l'accès aux services financiers formels. Cependant, cette initiative, bien que prometteuse, soulève des interrogations sur sa mise en œuvre et son efficacité à atteindre les populations les plus vulnérables.

Avec une ambition claire : d'ici cinq ans, plus de 50 % des adultes et 25 % des Micro, petites et moyennes entreprises (MPME) devront être intégrés dans le système financier formel. Le pari est audacieux, mais les défis le sont tout autant. Parmi les quatre axes définis, on retrouve l'éducation financière, la protection des consommateurs et l'innovation via les services financiers numériques. Mais ces objectifs, bien que louables, ne suffiront peut-être pas à répondre aux besoins criants des populations rurales et des MPME agricoles qui peinent à accéder aux services financiers de base. 

Finance numérique

« Il est impératif de garantir que les mécanismes de la finance numérique atteignent effectivement les populations isolées. Sinon, cette stratégie risque de rester une coquille vide », alerte un responsable du secteur bancaire, sous couvert d'anonymat. En effet, bien que la SNIM 2024-2028 mette l'accent sur l'innovation, notamment avec des solutions telles que la finance verte et bleue pour répondre aux défis climatiques, la question demeure : comment ces initiatives se traduiront-elles concrètement sur le terrain, où les infrastructures financières sont souvent inexistantes ? D’ailleurs, ce processus, décrit comme inclusif et participatif, implique divers acteurs du secteur financier et des partenaires techniques. Cependant, au-delà des engagements affichés, la réalité est tout autre pour de nombreuses entreprises et citoyens qui continuent de faire face à des obstacles systémiques pour accéder aux services bancaires. La table ronde prévue pour mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la SNIM pourrait bien être l'une des dernières chances de faire de cette stratégie une véritable réussite. Ainsi, la SNIM 2024-2028 est porteuse d'espoir, mais le chemin reste semé d'embûches. Madagascar peut-elle relever le défi de l'inclusion financière, ou cette nouvelle stratégie risque-t-elle de suivre le même sort que ses prédécesseurs, faute de moyens concrets ? L'avenir nous le dira.

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Editorial

  • Revigoration à pic !
    La ressource marine malagasy reprend vie, se revigore. Une revigoration qui tombe à pic, à point nommé et au moment opportun. Du 26 au 29 mars dernier s’était tenu à Antsiranana un atelier dans l’optique de gérer de façon maximale les ressources marines de la Grande île. Diligentée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à travers son projet « Regenerative Seascapes » (RESEA) financé par Affaires Mondiales Canada, cette initiative a bénéficié de l’appui des départements ministériels malagasy de l’Environnement, de la Pêche ainsi que de la collaboration de « Conservation International ». Une initiative qui tombe à pic voire à point nommé !

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